Interview de Billy

Perdu sur un rassemblement Rochelais, l’arrivée du F355 spider m’a surpris ! S’en est suivi la rencontre d’un gars au garage atypique !

Salut Billy, avant tout je vais te laisser te présenter !

Moi, c’est Billy La Soupape, de mon vrai nom Wilfried Roy. J’ai été pilote international de drift et j’ai roulé presque partout en Europe.

Maintenant, je suis juge au Championnat de France et occasionnellement je dépanne sur des évènements comme Drift’n Fun ou au Portugal - où je suis parfois appelé à juger. Je voyage un peu partout et je continue à construire des voitures pour le drift. J’espère bien revenir rouler, un peu plus tard. Pour l’instant, petit stand-by financier puisque j’ai construit cette maison et ce garage, mais je vais pouvoir reprendre de plus belle mes délires automobiles même si je continue quand même les swaps et les transformations.

J’ai commencé tout ça alors que je n’avais même pas 16 ans. Je swappais des mobylettes à l’époque. Par exemple, j’avais swapé un Chappy avec un moteur de Bop. C’était des moteurs Yamaha avec trois vitesses à pied, ce qui était assez rare, mais ça marchait vachement bien ! C’est le premier truc qui m’a fait connaître dans mon quartier.

Après, j’ai swappé une Golf I 1100cc à carbu en GTI, puis une GTI en G60 et je ne me suis jamais plus arrêté. Il y a eu du turbo, du VR6, du compresseur, du 20 soupapes turbo comme la Golf I qui est le devant.

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Pendant très longtemps, j’ai eu un Caddy 20 soupapes turbo comme voiture de tous les jours. Ça faisait à peu près 250 chevaux j’arrivais à prendre 260km/h en vitesse de pointe.

Après ça, j’ai estimé que j’étais arrivé au bout des Volkswagen - du moins, de ce que je voulais en faire. À l’époque, j’avais des potes qui glissaient déjà depuis bien longtemps avec des petites BMW (320i, 323i). Ils étaient tous plus âgés que moi. Ils n’arrivaient pas à faire des tours complets de ronds-points, car ils étaient trop hésitants.

C’était surtout du drift rapide. Ils envoyaient sévère en ville et c’était vraiment violent. Ça ne passait pas toujours : pas mal d’essieux tordus, de jantes pétées et de caisses vrillées. Je n’avais pas assez d’oseilles pour rouler en BMW et La Golf I c’était has-been du coup tu en trouvais pour pas cher, d’origine avec une paire de jantes larges posées par terre. C’est revenu à la mode maintenant, mais ça ne l’était pas du tout à l’époque. Il valait mieux avoir un VR6 avec des jantes en 18.

Mais pourtant un VR6 pour rouler en ville ce n’est pas fou !

Non, c’est une bonne routière comme la M5 chez BMW !

Après j’en suis venu à la BMW . J’en ai eu quelques-unes à côté des Golfs, mais toutes d’origine, c’était des trucs pas très violents.

Comme je suis le seul qui ne boit pas d’alcool, en revenant de boite de nuit avec mes potes, j’étais le seul à conduire et ils avaient des bonnes caisses. Je faisais des ronds sur le parking, quelques burns ! Des trucs qui ne se font plus trop maintenant.

Tout est parti de là. Après, les tours de ronds-points et j’ai acheté ma première M3 . J’avais déjà eu des 323 avant, notamment une 323 Hartge avec boite inversée et pont autobloquant. Ensuite, j’ai acheté un 325 touring sur lequel j’avais remonté la boite inversée et l’autobloquant.

Et après c’est parti en couilles... M3 , swap, un tour de rond-point...

Te considères-tu comme un précurseur du drift en France ?

Forcément oui (un peu) notre association existe depuis 1999. Je l’ai créée avec un pote à moi qui lui faisait déjà de la glisse avant qu’on ne crée l’association. D’ailleurs, l’autre jour on a retrouvé des vieilles vidéos où il envoie en travers sévère. C’était filmé à l’époque avec des vieux caméscopes dans des zones industrielles. On s’est revu tout jeune. Tu te dis « Ouah, déjà à l’époque les gars … ». C’est dommage qu’il n’ait pas continué quoi. Maintenant il roule en Harley. Il est un peu plus pépère.

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Ça glisse un peu moins quoi !

La sienne glisse un peu quand même. C’est une habitude qui ne se perd pas, comme les burns !

On s’amusait entre nous sur la route. Dans le temps, on s’est rendu compte qu’il y avait des gens qui faisaient comme nous. C’était les débuts d’internet. Alors on s’est contactés avec Mumu, Fanfan, Ahmed de la S-Team 93 et on a commencé à bouger.

On s’est retrouvés pour la première fois à Lurcy-Lévis et on a vu qu’on était carrément dans le même délire, alors on ne s’est jamais plus quittés. Philippe Ferreira de chez PF Motorsport, Fredo, Franck Lagalice : tout a pris des proportions démesurées.

Pour moi le drift n’est pas né dans les montagnes au Japon, mais bien au pied de mon bâtiment.

Peux-tu nous parler un peu du Old School Crew ?

Fondée en 1999, avec mon pote, on est parti d’un délire ! J’avais mon caddie 20 soupapes turbo et lui avait un 325 E30. Un soir, on s’est dit : « Faut qu’on se trouve un nom », parce qu’on roulait tout le temps ensemble. On faisait les runs. On faisait plein de choses.

À la même période, il y avait le film Old School - avec Joe Star, qui passait. On trouvait ça cool de reprendre ça. On était un peu plus âgé que les autres. On écoutait du vieux son et on avait des vieilles voitures. À l’époque c’étaient des voitures de loosers ce qui collait bien à notre esprit. La Old School c’est comme ça : on boit du Jack, on fume des pétards et on se pose quoi. Mes ‘ssos c’est des fumeurs de Weed, qu’est-ce que tu veux que je te dise !

Et côté formation, tu t’es orienté dans l’automobile ou pas du tout ?

J’ai fait un CAP-BEP mécanique automobile, mais mes professeurs ne me garantissaient pas un très grand avenir. Je foutais davantage le bordel que je n’étudiais et puis finalement j’ai eu mes diplômes.

Maintenant quand je les revois, que je leur raconte ce que je fais, les swaps à base de V8, de V10, ils sont complètement largués. Quand je leur dis qu’on programme des gestions, à faire des faisceaux, ils hallucinent complètement !

Ton parcours « voitures modifiées », qu’est-ce que ça donne ?

J’ai eu le caddie 20 soupapes turbo, pendant assez longtemps qui m’a vraiment marqué puis une Golf I G60 avec un kit NOS et toute vidée. Deux M3 E30, dont une qui est là-bas, partiellement démontée, mais qui restera l’amour de ma vie. Ensemble on a fait le tour de l’Europe, elle a tout connu celle-là ! Je pense que mon gamin la conduira un jour, si je ne la casse pas entre temps.

Je dois en rentrer une autre là, mais pour tout garder d’origine.

Après il y a eu les E30 cab, à une époque on en a importé d’Allemagne avec mes potes - environ 11. Celles que l’on importait étaient la plupart du temps posées par terre sur des Borbet. C’était un peu le kit de base.

Il m’en reste une d’ailleurs, celle qui est devant, une reproduction d’Alpina, et je la kiffe. On la prend avec mon gamin, on décapote et on se balade juste pour cramer de l’essence. Je vais la claquer un peu plus par terre et lui mettre ses jantes définitives bientôt : les mêmes Alpina, mais en plus large et envoyer la caisse en restauration carrosserie complète.

J’ai swappé la E30 avec tous les moteurs BMW, de quatre cylindres à six cylindres, M30 3.5l. Après on a swappé les 3.6L et 3.8L de M5, le moteur de la Alpina B10 biturbo, puis les V8 4.0L, 4.4L, 4.6L, 4.8L, 5.0L. En ce moment, j’attaque le V10 5.0L. C’était le seul que je n’avais pas encore fait, mais que je voulais faire parce que j’adore le son du V10 même si ce n’est pas le moteur le plus performant. Je ne suis pas le meilleur pilote, je n’ai pas la meilleure caisse ni le meilleur moteur, mais je me fais plaisir et c’est tout ce qui compte. Mon plaisir ultime est de rouler en travers à 8000 tours avec ce moteur de F1 qui hurle.

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Je travaille aussi pour des clients. Par exemple là, tu as une caisse qui fait du chrono sur le Nürburgring, une E34 V8 5.0l : arbre de transmission sur mesure, freins de Lamborghini. Elle attend son kit carrosserie qui est au fond de l’atelier. Je vais bientôt la terminer.

Plus tard, j’aimerais énormément swapper une vieille Mercedes claquée au sol avec un bloc de C63 AMG.

Comment en es-tu arrivé à la compétition ?

Ça a toujours été un peu la guerre avec les potes, surtout quand on roulait dans les trainings. On a toujours été compétiteurs.

Et après, première compétition officielle, c’était celle-là, sur mon t-shirt : les drift masters en 2011. C’était la S-Team 93 qui l’avait créé et c’était foutu !

S’en est suivi le drift challenge ! Quoiqu’on avait peut-être participé au drift challenge avant. Mais la première grosse compétition où c’était une tuerie, c’était celle-là, ouais !

Du coup, comme tu me l’as dit tu as arrêté la compétition et tu es maintenant juge au Championnat de France.

Je suis devenu juge. Je justifie les battles en vidéos et je meuble un peu toute la compétition.

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Comment t’es-tu dit « je vais devenir juge » ?

Je n’étais pas du tout destiné à faire ça. Un jour, mon ami Nuno Da Silva - qui faisait partie de l’organisation portugaise où on allait tous les ans à Braga, m’a dit :

« Mais mec, si tu n’as plus les moyens financiers de rouler et que tu viens de toute façon sur toutes les courses (puisque j’accompagne mon équipe en tant que team manager de la Old School bien qu’ils n’aient plus trop besoin de moi aujourd’hui) pourquoi est-ce que tu ne juges pas ? »

Du coup, il m’a un peu mis ça en tête et plus j’en parlais aux gens, plus ils me disaient que j’étais malade, que c’était trop galère, etc. Alors, je me suis quand même renseigné. J’ai constaté qu’il y avait de moins en moins de juges et que sans juges, il n’y aurait plus de compétitions …

Comme je connaissais bien la discipline, je pouvais sûrement apporter ma contribution et servir à quelque chose. J’ai fait les démarches nécessaires, j’ai passé le diplôme de juge qui n’a pas été facile à avoir. On m’a mis des bâtons dans les roues plusieurs fois. Je crois qu’on ne me voulait pas trop à cette place.

C’est peut-être aussi dû à l’image que tu véhicules, non ?

Ouais, peut-être qu’ils se sont dit : « C’est un casse-couille. Il va nous faire chier ! »

J’admets que j’étais limite. Je ne me rappelle pas avoir fait une journée circuit sans m’être fait engueuler. Même dans mes propres journées circuit, j’arrive à m’auto-engueuler.

Je n’arrive pas à me tenir, faut toujours que je claque un rond, un burn, un truc. J’ai du mal à rester sage. J’ai toujours ce besoin de faire de la merde.

Je me rappelle d’une fois au Vigean, où Jean Hubert - le chef de piste et directeur du circuit, a fait rentrer tout le monde au stand et m’a arrêté dans la ligne droite. C’était assez spectaculaire ; un peu comme un gamin à l’école.

J’ai eu droit à un savon de Jérome Vassia et de Mike Procureur quand on a fait le King of Europe à Castelloli. En sortant du contrôle technique, j’ai claqué un gros burn avec ma E30 v8 5.0l. C’était la première V8 5.0L en compétition. Il y avait Daigo Saito, Tetsuya Hibino et pas mal de japonais qui étaient présents et qui regardaient cette M3 E30.

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Autant nous pouvons être fans des AE86, autant eux sont fans de la M3 E30 parce que c’est plus rare chez eux et que cette caisse a une histoire en compétition. Ils étaient assez admiratifs. On a discuté pendant un moment et en partant, Benjamin Boulbes a claqué un gros burn. Alors je me suis dit, pourquoi pas moi. On s’était fait engueuler tous les deux. Visiblement, ça n’avait pas plu à tout le monde !

On avait le quad R1 aussi, un 660 raptor avec un moteur de R1 qui étaient en full et que j’ai gardé pendant longtemps d’ailleurs. Il était homologué route et on l’emmenait avec nous.

Homologué ou homologué-homologué ?

Disons qu’il avait une carte grise arrangeante pour l’homologation puisqu’il avait une homologation italienne à titre isolée et de fait, la carte grise était quasiment vierge. (NdR : Disons qu'il avait profité d'un petit contournement grâce à un passage via une carte grise italienne.) J’avais eu la chance de tomber là-dessus. On l’avait swappé en R1 après. J’avais pris 220 (km/h) et c’était possible de monter davantage, mais il fallait les couilles pour l’y emmener.

Tu me disais que tu voulais revenir dans le drift après. Tu te donnes un délai de combien de temps ? Avec quoi ?

Je t’avoue que c’est vraiment une question d’oseille. Je suis en train de finir la 2002 de ma femme. Une reproduction de la BMW 2002 turbo avec un moteur de 318is turbo. La gestion a été faite par Jacobsport. Jérémy m’annonce 300cv. Honnêtement, il n’y a aucune raison qu’ils n’y soient pas. Je connais l’oiseau, il taffe bien, donc je ne me fais pas trop de soucis.

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Au début du projet, on était parti sur un moteur six cylindres. Cependant, je me suis dit que l’équilibre de la voiture allait être à chier. Alors on est revenus sur un quatre cylindres, turbo. Je pensais que ça restait la meilleure option. Trains avant avec les gros disques, étriers de Ferrari, disques de G60, trains arrière complets de E30, avec le pont, j’ai réussi à tout adapter. Intérieur de Z3, mais pour le reste ça sera tout d’origine 2002. En gros, je veux que ça soit une grosse 2002 posée par terre et qui marche plutôt bien.

Quand j’ai mis les trains roulants, je me suis aperçu que c’était trop large par rapport à la voiture. J’ai dû mettre des élargisseurs – ceux de la turbo rendaient meilleur.

Finalement, elle aura le look de la turbo parce qu’on va lui faire la déco avec les bandes sur le côté. Du coup, j’étais obligé de mettre un turbo parce qu’un moteur atmo dénaturait trop. L’avantage, c’est que j’avais tout ce qu’il fallait pour faire un moteur turbo. Il n’y a que la gestion où je voulais quelque chose de fiable pour rouler sur la route, qu’elle soit docile, comme elle est à ma femme. Je veux qu’elle puisse la conduire pour emmener le gamin à l’école, mais également qu’on puisse partir en vacances avec. Je voulais également pouvoir tirer si l’humeur m’en prenait. Je n’ai pas envie de me faire déposer par une 206HDI ou une merde comme ça. Du coup on aura une double cartographie : un mode race et un mode route, qui permettra aussi de préserver le moteur de l’usure.

Tu me parles de ta femme, mais chez toi comment ça se passe ?

Mon fils commence le quad tout seul depuis une semaine. Je lui ai installé un petit parcours dans le jardin avec des plots pour commencer. Il veut en faire tous les jours. Il est complètement accro au point de bouffer plusieurs pleins et plus ça va, plus il va vite.

Il conduit déjà un peu l’Alpina sur mes genoux aussi. Si je l’écoutais, il la conduirait tous les jours.

Il a fait un tour en M3 E30 V8 avant qu’elle ne soit démontée et il a aussi fait ses premiers tours de circuit à Fontenay dans une Alpina V8 avec un 5.0L. Il ne voulait plus descendre et commence à être mordu. J’aurais souhaité ne pas trop l’orienter sur les voitures, mais il y vient tout seul.

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En même temps, quand en bas de chez toi, t’as un garage comme celui-ci, ça doit être dur de résister !

Oui et il baigne dedans depuis qu’il est gamin.

L’environnement aussi, quand on regarde ton Harley par exemple !

Pneus en 300, les gros échappements à la machine gun, moteur développé par Porsche - le seul moteur Harley avec refroidissement par eau. Ça en fait un des plus fiables. Le kit NOS en déco’, qui sert en fait de réserve d’air pour les suspensions. C’est fun et discret et je ne le dis jamais ce qui laisse les gens perplexes. Je n’avais plus de place sur la moto. Il a bien fallu la mettre quelque part. En plus des V-Rod en NOS, ça existe donc l’idée était cohérente.

Niveau compétition, des choses qui t’ont marqué ? Que tu referas ou que tu ne referas jamais ?

Le drift Master ! On en parlait avec Fanfan à Lignières, qui me disait qu’il aimerait refaire la compétition comme elle était à l’époque. Pas avec les mêmes voitures parce que certains ne les ont plus, mais reprendre les mêmes pilotes puisqu’on est quasiment tous toujours là. Juste pour déconner.

Dans le drift, on est tous une famille. À force de passer du temps ensemble, de s’appeler, on finit par s’apprécier. On part en vacances ensemble et on va aux mariages des uns et des autres. Les gens qui disent qu’il y a un mauvais esprit, ou qui disent qu’on ne s’amuse pas sur le championnat, c’est parce qu’ils ne sont jamais venus, ce n’est pas possible autrement. J’y suis depuis le début et il n’y a pas un moment où je me suis fait chier. Les week-ends sont beaucoup trop courts et l’ambiance c’est un truc de malade. Ou alors ils ne sont pas sur la même course !

Tu as d’autres passions en dehors de tout ça ?

La glisse ! On fait pas mal de wakeboard quand on en a l’occasion. On habite à la mer, alors on est bien obligés d’y aller. Le wakeboard l’été et le snowboard l’hiver. J’adore ça, j’en fais depuis mes 14 ans. J’ai commencé au tout début, quand c’est arrivé en France avec des chaussures de ski et une planche de descente. C’était une catastrophe.

Le bateau aussi ! On essaye des off-shores et des bateaux de ouf.

Je dépense énormément de temps pour le drift, je m’investis beaucoup dans le championnat de France et ailleurs.

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J’organise des journées circuit à Fontenay-Le-Comte. J’organisais au Vigean, également. Je vais aussi être pilote essayeur pour une journée BMW Motorsport. On fait essayer à des clients privilégiés des modèles de la gamme M donc 1M, M2, M3, M4, etc. Je suis là pour leur montrer un peu comment ça marche.

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Et le street-racing dans tout ça ?

J’adore ça. J’en ai fait étant plus jeune. Moins maintenant, parce que ce n’est pas toujours évident avec les différents contrôles et les nouvelles lois. Tout évolue.

Avant tu te faisais péter, tu avais un rappel à l’ordre, tu déconnais avec le flic et voilà. Maintenant, c’est immédiatement la saisie du véhicule, une amende astronomique et un retrait de permis. Quand t’aimes ta voiture, tu n’as pas vraiment envie qu’elle parte à la fourrière.

Après il y a de moins en moins de circuits, mais ceux qui restent font régulièrement des journées pour pas trop cher. Un week-end piste revient à 100/150€. C’est carrément abordable. Avant, on n’avait pas de circuits. C’était juste inconcevable. La première fois que j’ai posé une roue sur un circuit j’étais déjà plus âgé : c’était pour les riches !

Comme tu m’as dit que tu voyageais beaucoup, est-ce que tu pourrais nous faire une comparaison sur ta vision du monde auto et ce qu’il se passe ailleurs ?

Je suis très content de ce qu’il se passe chez nous. Je trouve qu’on va dans la bonne direction. Après, il y a plein de mauvaises langues comme les gens qui restent dans leur coin, qui piaillent et qui ne font rien pour faire bouger les choses. J’ai envie de leur dire : « Si t’es plus malin que les autres, vas-y, bouge-toi le cul ».

Je suis juge sur le championnat ce qui ne me rapporte pas un radis. Je ne suis pas payé pour le faire. Je suis juste dédommagé de mes frais de déplacement. Mais ça me fait kiffer. Je vois mes potes. Je reste dans le milieu du drift. Je le fais parce que j’adore ça et puis il faut avancer. Comment feraient mes potes pour rouler sans juge ?

Tu as loupé un gros burn que j’ai claqué l’autre soir avec la 355 Spider l’autre soir. Tu es parti trop tôt du rasso’. J’ai laissé quelques mètres de gomme et fait une course avec deux bécanes qui doivent encore s’en rappeler sur la « quatre voies ».

On se tape des délires avec ma femme en allant à Leader Price en Ferrari, par exemple. Les gens hallucinent et honnêtement je m’en bats les couilles. Des courses dans ma vie, j’en ai fait des tas, des délits de fuite et tout ce que tu veux, je ne garde que des bons souvenirs. Je claquais des burns en plein centre-ville au point de ne plus en voir la bagnole. On peut dire que j’ai connu la vie à la Fast & Furious.

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J’ai pu faire des trucs de fou : des strip-teaseuses se déshabillaient et je récupérais les fringues en tournant autour, des cracheuses de feu.

Je fais les choses à fond et je vis pour moi.

Tu as des gens que tu voudrais remercier pour ta situation actuelle ?

Mes potes Gaël et Pierre, avec qui on a fondé le Old School, parce que sans eux, il n’y aurait jamais rien eu de tout ça !

Après, tous les gars comme Jérome Vassia, qui apportent énormément pour le drift.

Philippe Ferreira de PF-Motorsport qui m’a énormément aidé sur plein de projets et Yannick Banet.

La concession BMW de La Rochelle. Je sais que si j’ai besoin de n’importe quoi, je pousse la porte et ils sont là. Que ce soit pour les prêts de voiture ou bien pour l’accès à toute leur banque de données.

Fanfan de chez 3FF qui fait les faisceaux. Je peux toujours compter sur lui, comme mon pote Tonio ! Si je devais en remercier un en particulier et bien ce serait lui. Il a fait tous les arceaux, les lignes d’échappement, les collecteurs turbo. C’est un peu un gars de l’ombre. Il a bossé sur presque toutes les caisses du championnat, mais personne ne le connait et pourtant c’est une bombe. Tous mes délires de beauf’ – ce n’est pas compliqué, c’est avec lui. C’est mon soudeur artistique.

Également, ma femme qui me supporte au quotidien. On est ensemble depuis très longtemps et elle m’a connu comme ça, en étant moi-même. Elle savait ce qu’elle prenait. Je ne sais pas si elle s’attache à tout ça, mais la 2002 c’est elle qui l’a choisie avant que je n’améliore le concept.