Interview au 日本スタイル ガレージ - Nihonsutairu Garage

Nous avons eu la chance d’aller faire un tour dans un petit garage de la région tenu par du BARJO族ZOKU, un endroit qui sent le Japon depuis le parking car avant même de commencer deux japonaises nous attendent dans l’allée. Ça donne directement une idée de l’endroit. Assis devant un Mario Kart, dans des sièges baquets posés à même le sol, devant moi une pile impressionnante de magazines Autoworks et surtout les deux compères que nous sommes venu voir : Ben et Nico.


console et baquets magazines Autoworks posés sur jantes

Alors c’est quoi le nom de votre garage les gars ? Nihon quelque chose ?!

Nico : 日本スタイル - Nihonsutairu ça veut dire « la voie vers le Japon ».

Ben : On a toujours été intéressé par les japonaises, je suis ouvert à toutes les marques, mais j’ai une préférence pour le Japon et mon cœur y reste tourné.

Nico : C’est l’excentricité japonaise, la fiabilité, les japonais ont toujours été doués dans l’automobile en général, il y a énormément d’innovations dans leurs voitures et c’est ce qu’on aime. Ce qui est parqué ici n’est pas du tout représentatif de ce qu’on trouve sur nos routes belges et c’est cela qui est bien.

Qu’est-ce qu’il y a de particulier actuellement dans votre garage ?

Ben : Actuellement, on a une invasion de Honda.

  • Civic sl53 de 1981 - 1,3l (verte)
  • Civic sl53 de 1980 - 1,3l (bordeau)
  • Civic ej9 Raidillon 1999 - 1,4l

Civic sl53 verte Civic sl53 bordeau et EJ9 Raidillon

Mais aussi

  • Une Mitsubishi Colt 1983 - 1,2l
  • Une Suzuki Cappuccino 1994 - 660cc
  • Une Toyota Cressida coupé rx30 de 1977 - 2,0l

Mitsubishi Colt Suzuki Cappuccino Toyota Cressida

Habituellement, ce n’est pas les véhicules modernes qui sautent aux yeux quand on ouvre la porte de votre garage. Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur des ancêtres ou des voitures plus anciennes plutôt que de bosser sur des Lexus ou autre ?

Mazda 2 et Lexus IS300

Nico : On a opté pour les anciennes pour ce petit quelque chose et leur aspect authentique qui vient du Japon, elles ont une touche unique, elles ont une âme. Une bonne partie de ces modèles resteront dans l’histoire. Après il ne faut pas se cacher que l’on est quand même plus à l’aise à rouler en ancienne modifiée qu’en nouvelle. On sera moins vite une « cible ».

Ben : Les voitures modernes sont maintenant trop banales et ne sont plus faites pour s’inscrire dans le temps. Elles vont très mal vieillir, les plastiques vont se fatiguer, l’électronique va montrer ses failles dans une quinzaine d’années. Non, aucune des voitures modernes n’est, je pense, faite pour s’inscrire dans l’histoire tout en restant fonctionnelle.

L’électronique est souvent le truc qui merde, on l’a déjà vu chez Mitsubishi avec toutes les emmerdes sur les caisses sportives qui ont vu l’arrivée de l’électronique comme la 3000GT. Même si sur la 3000GT il n’y a pas que l’électronique qui merde. Nous nous arrêtons à tout ce qui est avant les années 2000.

Actuellement, on travaille sur la Cressida et la Civic de piste.

Alors 2 autos vont sortir de votre garage sous peu, enfin, sous peu. On s’est compris pour la dernière arrivée : Une Toyota Cressida de 1970. Il y a du boulot …

Toyota Cressida coffre

Nico : Elle n’a surtout plus démarré depuis 1998. Le dernier tour de clé a été fait à cette époque et elle a pourri dans un endroit jusqu’à ce qu’on la récupère cette année. Les rats ont bien bossé dedans : ils ont creusé une galerie dans la mousse de la banquette arrière.

Ben : Il y a énormément de travail sur la voiture, surtout pour retrouver des pièces, l’import du Japon est obligatoire. On lui prépare un look oldschool avec un rabaissement, une ligne et une jolie peinture. Pour faire honneur à ce qui est peut-être l’une des dernières Cressida coupées en Belgique. Nico : La voiture en elle-même est une légende, un coupé, châssis court. On n’en voit pas souvent, moi-même je crois que je n’en ai jamais vu en Belgique.

Ben : Je pense que c’est une des seules effectivement, on a vu un break avec un 1JZ. J’aimerais le faire passer avec un 2JZ. Une IS300 en Angleterre ne coute rien là-bas, on a juste besoin d’un moteur et d’un faisceau et on est parti. On achètera la caisse complète et on complètera ma IS200 comme cela.

Toyota Cressida baie moteur vidée

Ça c’est pour le premier chantier, le second chantier c’est la Civic de piste. Elle aussi à une histoire.

Ben : La Civic n’avait plus tourné depuis 13 ans, nous sommes allés la chercher à Reims. Elle était « en panne », nous avons chargé la Lexus de pièces et on a débarqué là-bas avec le but de la faire revenir par la route (200 kms). On a rempli les papiers d’achats, on a payé, on a démarré la voiture sous les yeux du propriétaire, triste de voir sa voiture redémarrer alors qu’il n’y était pas parvenu.

Civic bordeau prepa piste

Qu’est-ce qu’il y a de prévu sur ta cappuccino Nico ?

Nico : Elle, cela va devenir la reine du drift avec ses 660cc pour 700 kg actuels, j’ai trouvé un magnifique kit grâce à Ben, ça va être ultime. La voiture va être élargie et agrémentée d’un nouveau kit turbo F111 qui lui fera titiller les 120 chevaux contre les 65 actuels.

Suzuki Cappuccino

Nico : On va se préparer une déco spéciale pour notre garage, comme cela plus tard l’on pourra identifier les voitures qui sortent de notre garage. Un mix entre les anciennes décos Nissan et du kit WW2 des avions kamikazes.

Pourquoi avoir monté un garage à deux au final ?

Ben : J’ai dû sortir de la maison parce que j’avais énormément de pièces. Je suis allé jusqu’à 10 voitures dans l’allée et les voisins m’ont demandé si je faisais de la vente de voitures d’occasion.

Nico : On a pris notre garage pour être tranquille, pour jouer aux Sims : on range des armoires, on place des portes, des caisses. On s’est décidé à créer notre petit monde.

Garage Pièces

Ben : On a décidé de se faire connaitre, de travailler sur des caisses importées comme une Toyota Century V12. Nous projetons de commencer par la piste et de voir ensuite où cela nous mène.

Nico : Le but est vraiment de se faire connaitre, de pouvoir préparer des voitures comme bon nous semble, acheter, réparer, restaurer, revendre peut-être, gagner de la visibilité avant de s’installer en tant qu’indépendant.

Quand et comment avez-vous connu les BARJO族ZOKU ?

Ben : Au début, en février 2015, nous étions une dizaine maximum dans le groupe. On a pris de l’ampleur, car maintenant nous nous sommes stabilisé à peu près une centaine, ça me semble être un bon nombre, s’il y en a un.

Nico : Vous avez changé, vous vous êtes améliorés. Avant vous étiez trop en mode troll, tout le temps, c’est ce qui m’a motivé à quitter le groupe il y a un peu plus d’un an, car, je ne me reconnaissais pas là-dedans. Maintenant, on voit que la vision des BARJO族ZOKU a changé pour la communauté auto. Au point que j’aurais bien la volonté de revenir à nouveau. Mais ne me collez pas cela en vidéo de profil avec un « vous me manquez. » en boucle sur mon mur !

Ben : On s’était retrouvé pour la première fois dans un zoning pour faire un mini shooting photo, de nuit, dans le froid. Avec une caisse de plastique renversée en guise de table, au milieu de la route, où il y avait des boissons, des chips, etc. Et la visite du mec de la sécurité du site, quelque peu intrigué, qui au final a pris un coca avec nous et s’est barré.

midnight shooting
midnight shooting 2

Nico : Au final c’était le premier rassemblement barjo. On a tourné dans le zoning pendant une demi-heure avant de se retrouver, l’organisation BARJO族ZOKU était déjà posée.

Et si maintenant je vous demandais un conseil pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans la customisation, le tuning de sa voiture, vous lui diriez quoi ?

Ben : Fais ce qu’il te plait. N’écoute pas les autres. La vraie voie n’est pas celle de Jason mêlé, ce n’est pas la taxe JDM et les rotas posées sur la voiture qui comptent. Après si cela te plait fais-le, mais ne le fais pas pour les autres.

Nico : N’écoutez pas les autres. C’est un des pires mondes dans les critiques, il y a des styles imposés et si tu n’es pas dans la mode, rien n’est bon. Certains ont des œillères qui les empêchent de voir ce qu’il y a autour d’eux. Ils se sont imposé une manière de voir et se cantonnent juste à celle-ci. Quand on a choisi le nom du garage, c’était « la voie vers le Japon » qui nous intéressait, ça signifie que l’on suit une voie, qui nous est propre, mais qu’il a tout une série de choses en chemin qu’il est bon de découvrir.

Un dernier mot pour clôturer tout cela ?

Ben : Pamplemousse ( ̄▽ ̄) ! C’est cool pamplemousse et personne ne le dit jamais.

Merci encore pour le temps que vous m’avez consacré et on espère voir des caisses aux décos du garage sur piste sous peu.

C’était Bribri en direct du 日本スタイル ガレージ - Nihonsutairu garage. Je rends les commandes à Karim !

Plus de photos : Adrien素人Photography
Vidéo Clip : LRY Production